Comment extraire Pomponnette du fournil
Sud Ouest | Lundi 29 août 2011 | Par François Trasbot
Si l’on en croit Marcel Pagnol, une vraie boulangerie doit compter un boulanger, la femme du boulanger, et la Pomponnette, la chatte vagabonde qui orne le frontal de Pompon, son matou légitime, d’une superbe paire de bois. Au fournil de la Licorne, le casting est respecté, au matou près, mais le scénario est quelque peu différent de l’histoire méridionale. La femme du boulanger est là plus souvent qu’à son tour, et accompagne son époux jusque dans ses sauts en parachute, et la vedette à la fidélité douteuse qui inquiète parfois la vingtaine d’employés et amuse la clientèle, c’est la chatte insaisissable qui a élu domicile en coin inexpugnable de la charpente. Personne ne peut dire comment l’animal est parvenu à s’infiltrer sous la toiture.
Il faut l’attraper
On ne l’a jamais vu au laboratoire, au fournil ni dans la boutique, endroits contrôlés au quotidien d’une manière drastique. Mais parfois, elle apparaît, sortant d’un faux plafond, juste au-dessus d’un four. Elle observe son monde, et disparaît dès qu’on veut s’en approcher.
Christelle, l’une des employées, veut l’adopter, mais encore faudrait-il l’attraper : les boulangers et pâtissiers les plus souples n’y sont pas parvenus ! Et comme la Pomponnette sort au clair de lune à la rencontre des chats de gouttière qui ne manquent pas à Bidart, elle attendait ces jours-ci des petits… qui sont vraisemblablement nés dans un lieu qu’elle tient secret. « On l’a aperçu, elle n’était plus grosse, donc elle a mis bas » explique l’une des jeunes vendeuses.
Attraction de l’été, la Pomponnette est bien mignonne, mais l’ensemble du personnel ne détesterait pas qu’elle intègre une famille d’accueil. Quoique, pour un boulanger, un félin est un collaborateur bénévole intéressant qui chasse les souris, ennemies jurés de la farine, du pain, et de ceux qui le fabriquent.
Mais la dernière incartade de la chatte, et la portée cachée qui en résulte, va entraîner soit une opération commando, soit une offensive de charme et de promotion pour donner des chatons labellisés « fils de Pomponnette ».
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